Le Celicouple, l'amour sans cohabitation

Pour les couples classiques, c’est un vrai mystère. Comment peut-on s’aimer au quotidien sans cohabitation ? Un an, deux ans, c’est envisageable. Mais dix ans ? Quels sont les avantages du celicouple et quels en sont les risques ?

S’aimer chacun chez soi, pourquoi pas ?

C’est la formule idéale pour échapper à la routine. Pas d’agenda fixe et répétitif (lundi courses, mardi piscine, jeudi Envoyé Spécial ou Nouvelle Star), chaque jour est un autre jour, plein de surprises. Votre moitié vous manque et c’est probablement réciproque : les retrouvailles n’en seront que meilleures, les mots doux plus précieux, le sexe plus passionné. Pas de préoccupations futiles, ce soir vous vous consacrez uniquement à lui. Vous vous sentez plus femme fatale que femme d’intérieure, plus Marilyn Monroe que Martha Stewart/Bree Van De Camp.

Il ne sait pas tout de vous et c’est tant mieux. Pas de boîtes de tampons stockées dans ses placards, pas de revues érotiques cachées sous votre matelas. C’est alors plus facile de ne voir que les bons côtés de l’autre. Et ne pas tout partager permet de faire durer le mystère, de susciter le désir, en bref, d’entretenir la flamme.

Le celicouple, c’est vivre séparés et conserver sa liberté. Pas d’horaires à respecter, de tâches ménagères à partager, de sautes d’humeurs à supporter. Tous ces petits rituels et habitudes qui vous agacent chez l’autre, vous ne les subissez pas. Le salon de monsieur échappe au papier peint saumon et à sa frise rose bonbon. Madame, elle, n’a pas à vivre avec les ronflements de son Apollon et ne se fait pas piquer la couette ! Pas de compte commun, c’est aussi acheter ce que vous voulez quand vous le voulez. Avis aux accrocs du shopping ! Finalement, s’aimer chacun chez soit parait être la formule idéale, à quelques « détails » près…

Le celicouple, encore faut-il le supporter…

Si l’on ne vit pas ensemble, comment savoir si l’on est vraiment faits l’un pour l’autre ? L’intimité à temps partiel vous prive de ces petites scènes du quotidien chères aux amoureux : le réveil ensemble, le câlin au moment de se quitter, la joie d’entendre la clé dans la serrure lorsqu’il rentre du travail, etc.

Ces petits bonheurs sont parfois remplacés par une foule de questions. Et si vous en veniez à habiter ensemble un jour, comment savoir de quoi sera fait le quotidien ? Faudra-t-il se battre pour la télécommande, me laissera-t-elle un peu de place dans l’armoire, quelle sera son humeur après une journée de travail ? Finis les mails, textos, coups de fils : vos conversations se feront à la maison. Moins de jeux de séduction, de mystère, de piquant. Votre relation y survivra-t-elle ?

Le celicouple : source de liberté ou de solitude ? Le manque devient parfois trop présent, la sensation de dépendance trop forte. Loin de vous soulager, ce mode de vie peut vous peser. Se réveiller seule, faire ses courses pour une personne (deux avec le chien), n’avoir qu’un nom sur la messagerie du répondeur ne convient pas à tout le monde. Sans oublier les angoisses quotidiennes : « Il ne m’aime pas assez, c’est pour ça qu’il ne veut pas vivre avec moi », ou encore « Il a quelqu’un d’autre ». La confiance est difficile à instaurer lorsque la promiscuité n’est pas de la partie… S »aimer chacun chez soit : une formule réservée aux cœurs bien accrochés !

Selon une étude de l’INSEE datant de 2018, environ 8% des couples en France vivent en « union libre non cohabitante ».